D’abord désireux d’être prêtre, je deviens médecin.
J’ai donc troqué la soutane contre la blouse : à défaut de sauver des âmes, autant soigner des corps.
Ensuite, aspirant psychiatre, je finis chirurgien : de la psychiatrie à la chirurgie, ne sommes-nous pas juste devant deux façons différentes de sonder l’intérieur de l’Homme ?
Mais avant tout cela, j’étais poète, car il existe une large différence entre « être » et « devenir » poète, sans en faire le choix, sans en faire des études, juste comme un don de la nature : génétiquement poète
… de ma poésie
Poète sans m’inscrire dans un courant, ni style particulier,
même si j’admets l’influence de Verlaine, Baudelaire, Césaire et Senghor.
Avec deux maîtres à penser qui ne sont pas des poètes : Franz Fanon
et Jean-Paul Sartre, je demeure poétiquement incorrect :
« Libre comme pas permis
Libre sans permis
Mais libre sans compromis » (Ma ville-émoi)
Car comme le dit si bien André de Chénier
« l’art ne fait que des vers, seul le cœur est poète ».
Et la conversion en verbe de toute cette sensibilité s’opère naturellement :
« Comprenne qui pourra : pour contenir autant de vœux si pieux,
il ne m’est nul plus utile besoin que de mots creux »
(Poésologie du bonheur).
Et ce verbe et cette verve sont forcément métissés de par ma double culture franco-togolaise, car
« Le français est cette langue dans laquelle
je sais le mieux parler togolais »
parce que
« France et Togo sont pour moi comme père et mère »
(Ma ville et moi, La ville-émoi).
… de ma musique
La musique n’est pas une option pour le poète : il ne peut juste y échapper. Car la poésie est avant tout sensibilité et musicalité :
« Le poème n’est accompli que s’il se fait chant » Senghor